INSCRIPTIONS ARABES D'ESPAGNE

Lévi-Provençal, Evariste

Numéro d'objet: 6994
Date: 1931
Genre: Livre à planches
Lieu: Paris
Sujet: Art Islamique

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LEVI-PROVENCAL (Evariste)

Inscriptions arabes d'Espagne. Leyde-Paris, Brill et E. Larose, 1931; 2 vol. in-4 demi-percaline, couverture conservée, xliv-229 pp., 11 fig. in-texte et 44 planches en phototypie. (Creswell 326) Depuis le début de la publication de l'inventaire monumental «Corpus inscriptionum arabicarum» par Max van Berchem puis continué par G. Wiet on mesure l'importance de ces documents pour l'étude de l'histoire et de l'évolution de l'écriture arabe. En effet, l'épigraphie monumentale de l'Orient musulman riche par l'ampleur et la précision de ses textes de fondation offre en plus l'avantage d'être constituée presque dans tous les cas par des inscriptions in situ. Pou l'Occident musulman, les inscriptions en place y sont rares et fort dispersées, les textes y sont presque toujours «déracinés». Par contre, en Espagne musulmane, à l'imitation des pays musulmans du bassin oriental de la Méditerranée, une tradition épigraphique s'y établit d'assez bonne heure. Mais la re-christianisation progressive de toute la péninsule à la fin du Moyen-âge, une politique agissante et prolongée d'islamophobie, le désir de plusieurs souverains, appuyés par l'inquisition, d'effacer du sol national le plus possible des traces du séjour des Maures infidèles, et le sentiment de désaffection dédaigneuse et parfois méprisante que conserva longtemps l'Espagne catholique à l'égard de son passé musulman, suffisent sans doute à expliquer pourquoi il ne subsiste dans ce pays qu'une infime proportion des inscriptions arabes qui, jusqu'au XIIe siècle au moins, y furent gravées par milliers. Seulement un peu plus de deux cent textes ont pu échapper à une oeuvre de destruction systématique qui remonte à plusieurs siècles. Dès 1847, D. Pascual de Gayangos signalait que «les cent cinq inscriptions arabes que l'on conservait à Tolède depuis l'époque des Banu Di'n-un furent martelées (borradas) par ordre de Philippe II dans l'année 1574». Aussi, les inscriptions arabes qui ont eu la chance d'être conservées en Espagne ont inspiré une série de travaux de valeur diverses. Dès le début du XIXe siècle J. Conde le premier historien des Maures d'Espagne, reproduisait dans son ouvrage quelques unes des inscriptions de fondation visibles de son temps dans certains villes du royaume. A la même époque l'orientaliste T.C. Tychsen publiait un mémoire intitulé «de inscriptionibus arabicis in hispania repertis». Sylvestre de Sacy et Froehn, de leur coté, s'intéressaient à l'épigraphie arabe d'Espagne. Mais ce ne fut que dans la seconde moitié du XIXe siècle que les textes espagnols trouvaient vraiment, et en Espagne même, leurs premiers éditeurs, dans la personne d'historiens et d'arabisants de marque comme P. de Gayangos, Lafuente Y Alcantara «Inscriptiones arabes de Granada», F. Codera ou d'épigraphistes improvisés comme A. Cardenas et surtout R. Amador de los Rios Y Villalta à qui revient le mérite d'avoir groupé le premier en monographies les inscriptions arabes de Cordoue et celles de Séville. Publiées dans un petit nombre ce cas et présentées souvent par des auteurs peu préparés à cette tâche, les inscriptions arabes d'Espagne n'avaient jamais encore été groupées en un recueil unique, avec le commentaire archéologique, historique ou philologique dont elles pouvaient faire l'objet. La présente publication, par un illustre arabisant et grand spécialiste de l'Espagne musulmane, vient combler ce manque