ENVOI À JACOB ASSARAF

A Fès

Numéro d'objet: 5309
Date: 1897
Genre: Enveloppe / Lettre
Lieu: Tanger
Sujet: Correspondance

Recherche dans "Notes":

De nos jours, dans les entreprises et encore plus à l'heure d'internet, nous sommes confrontés et bien avertis du secret des correspondances selon une jurisprudence constante.
Mais cette protection de la vie privée n'est pas récente : elle remonte à des temps lointains.
Ainsi, le remarquable ouvrage du Dr. Claude Wainstain « Judéopostale » lève le voile sur une inscription hébraïque mystérieuse figurant dans les adresses des lettres écrites en
hébreu et transportées par la posta sfaxina de Tunisie.
Nous retrouvons la même inscription sur les lettres du Maroc, et en particulier celles transportées par les postes locales.
L'adresse se termine par une dernière abréviation de quatre lettres. Il s'agit de l'acronyme du verset de l'Ecclésiaste (chapitre X, verset 8) « u-phorets gader yishehennu nahash »
« celui qui renverse une clôture, le serpent le mord ». Que viennent faire ici une clôture et un serpent ? En fait, cette phrase est un message codé qui rend la lettre strictement confidentielle menaçant même d'excommunication le lecteur indélicat qui oserait
transgresser l'un des trois interdits énoncés par Rabbénou Gershom, un grand sage né à Metz au X° siècle : nul n'a le droit de pratiquer la polygamie, de contraindre sa femme au divorce ou de lire le courrier d'autrui.