MEGHILAT ESTHER
D A Amar
Numéro d'objet: |
4088 |
Date: |
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Genre: |
Livret |
Lieu: |
Casablanca |
Sujet: |
Liturgie |
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Pourim (sort tiré aux dés) qui a lieu le 14 Adar (mars) commémore le sauvetage des Juifs de Perse, à la suite de l'intervention de la reine Esther et de son oncle Mardochée.
Déjouant le complot monté par Haman, les Juifs échappent au massacre que le vizir du roi Assuérus avait organisé et au sort (pour en hébreu) qu'il leur avait jeté.Le samedi précédant Pourim (Chabbat zakhor) un piyyout sur l'histoire de la reine Esther est lu.
Traditionnellement, le ježne d'Esther qui précède la fête est suivi par tous, en particulier les femmes, et une somme d'argent (hatsi hashekel, demi sicle d'argent par personne) est ramassée. Cette somme symbolise celle qui fut collectée auprès des fidèles pour la construction du sanctuaire dans le désert et la réfection du Temple à Jérusalem.
La fête de Pourim s'accompagne de coutumes multiples. Après l'office du soir, la Meguilah d'Esther est lue publiquement. Chaque fois que le nom de Haman est prononcé, le charivari éclate, cris, bruits de pétards, martèlement des pieds pour effacer symboliquement son nom. La lecture est répétée à la maison, suivie d'un repas comprenant du poisson comme l'alose, des gâteaux et des boissons comme la mahia (eau de vie). La tradition veut que l'on puisse boire tout son saôul, jusqu'à ne plus voir de différence entre Haman et Mardochée. Un véritable carnaval a lieu, où enfants et adultes déguisés, défilent dans les rues. Il était aussi de coutume de coiffer les cheveux des jeunes filles à l'instar de Esther, mais cette pratique s'est aujourd'hui perdue.
Aujourd'hui, Pourim est souvent fêtée dans les synagogues et les écoles par des spectacles pour enfants. Les jeux de cartes, interdits en d'autres circonstances, sont permis. Des soirées de jeux, cartes, roulette et autres sont organisées dans les centres communautaires.
Au plan musical de nombreuses qsidot mettaient en scène avec humour les personnages de Pourim. Des cadeaux de nourriture (sucre, gâteaux, amandes, noix, raisins secs) sont offerts aux amis et voisins. Selon la halakhah,il faut aussi donner de l'argent aux pauvres.
Des petits gâteaux et des pains de formes diverses (échelles, oiseaux, patte de chat, faisant référence à des métaphores bibliques) sont donnés aux enfants.
Des tranches d'oeufs, placés dans la pâte, rappellent les yeux et le visage de Haman.
Le matin de pourim, il est aussi de coutume de manger du berkuks ou couscous cuit dans du beurre et du lait.
Plusieurs ont aussi l'habitude à cette occasion de se moquer de Haman en organisant la Seoudah chel Haman ou Hborah di Haman (en arabe).
Pour commémorer des événements où les communautés juives ont été épargnées, il était de coutume d'instaurer des petits pourim (pourim katan). Ainsi, de telles commémorations prenaient place dans plusieurs villes:
Tanger et Tétouan: Pourim de los Cristianos à Tanger et Tétouan, en 1578 le 6 Éloul (août et septembre). Il commémore la mort du roi du Portugal Don Sébastien, lors de la bataille des Trois Rois, près d'Alcazarquivir. Celui-ci voulait conquérir le Maroc.
Fès: Pourim del kor à Fès, le 22 Kislev (Novembre-Décembre), rappelle qu'en 1831 le mellah de Fès a échappé à la destruction par des projectiles (kor en arabe veut dire balles) alors que des membres de la tribu des Oudaya, en révolte contre le sultan Moulay Abd El Rahman, se réfugièrent dans le quartier juif.
Tanger: Pourim de las Bombas à Tanger, le 21 d'Av (août) commémore le bombardement de la ville, au courant de la première moitié du XIXe siècle. Des navires français ont cannoné la ville sans faire de victimes.
Meknès: Pourim del Mgazde Meknès, le 13 Adar (mars) rappelant le sauvetage miraculeux, en 1862, de la ville. Filal el Mgaz,un brigand qui voulait soulever les populations marocaines contre le sultan de Fès, échoua dans sa tentative de leur livrer les communautés juives.
Casablanca: Pourim de Hitler de Casablanca, le 12 Kislev, rappelant le débarquement américain du 8 Novembre 1942 au Maroc, signalant le début de la défaite de Hitler.
Ces commémorations sont aujourd'hui tombées en désuétude mais gardent encore un aspect folklorique.