CAPE POUR HOMME

Akhnif

Numéro d'objet: 33350
Catégorie: Costume
Technique: Laine
Origine: Ait ouaouzguit
Date: XIXe
Support: Textile

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Dans les montagnes du sud de l'Atlas, l'akhnif, une cape à capuche, était un vêtement masculin standard porté par les musulmans et les juifs. Il était typiquement noir et comportait une décoration orange complexe tissée dans le dos selon un motif ressemblant à un oeil.
Conformément aux lois locales, les Juifs portaient le vêtement à l'envers afin de les marquer en tant que Juifs. Ainsi, seuls les fils pendants de la face intérieure étaient visibles, et ce n'est que lorsque l'akhnif était enroulé sur les épaules que le motif se révélait dans toute sa splendeur. Matériel et technique : Poil de chèvre, tissé et brodé.

The akhnif is a particular type of burnus, or hooded woolen cloak. It is produced by the Ait Ouaouzguite (Wawzgit) people in the Sirwa region of the High Atlas Mountains. The prominent red oculus design is believed to be a protective motif. Akhnifs are woven in one piece on a vertical loom by Amazigh (also known as Berber) women, and worn by men.

Historique:

Les habitants de la région des Ouaouzguit, juifs et musulmans, portaient l'akhnif, burnous orné à la base du dos d'une large demi-lune orange.
L'akhnif était tissé en poil de chèvre noir, d'une seule pièce sur un métier vertical, aussi bien dans les foyers berbères que dans les foyers juifs.
Au motif central tissé dans la trame sur une grande partie de la longueur, s'ajoutaient des broderies dans des tons vifs. L'ornement était de couleur rouge ou orangée, plus rarement grise.
D'autres motifs géométriques, obtenus par décor de trame, entouraient la demi-lune et le bord du vêtement. Des broderies très fines, ton sur ton, enjolivaient le devant de l'akhnif sur toute la hauteur. Le bas du vêtement était, de surcroît, orné d'une frange noire; un énorme gland pendait de la pointe du capuchon.
On interprète de diverses façons la demi-lune qui décore l'akhnif. L'ornement représenterait un oued traversant des jardins fleuris; pour certains sa forme représenterait un oeil, élément propre à éloigner les mauvaises influences.
Selon une autre hypothèse, il s'agirait d'un rappel du drapeau portugais. En s'asseyant sur la partie du vêtement décoré à leur emblème, le porteur manifestait ainsi de mépris à l'égard d'anciens conquérants étrangers.
Les juifs pouvaient revêtir ce magnifique vêtement berbère, mais non sans restrictions; ils étaient contraints de le porter à l'envers, de sorte que l'endroit du décor ne se percevait que lorsque les pans du burnous étaient relevés sur les épaules. Les enfants juifs étaient autorisés à le porter normalement à l'endroit.

Bibliographie:

Cf. The Jewish Wardrobe p.16
Goldenberg,p.64
Artisans de la Mémoire n°218
Vie juive au maroc:p214-215
Besancenot:pl.48-p.172
Costumes of moroccan jews(copies):p.238-239
Enc.Jud.(4):p.588
North african textiles:p.90
Ritual and belief in morocco:p.460
Thomson,travels in the atlas:p.249
Art and craft in morocco:p.60
Elements d'ethnog.marocaine: pl.5-6
Morocco:Jews and art in a muslim land:p.29-173
Quai Branly N° inventaire : 71.1937.29.111