LETTRE ADRESSÉE LE 21/04/1978 À RAPHAËL BENAZERAF
André Neher de Jérusalem
Numéro d'objet: |
24142 |
Date: |
1978 |
Genre: |
Enveloppe / Lettre |
Lieu: |
Jérusalem |
Sujet: |
Judaica |
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Archives Raphael Benazeraf. André (Asher Dov) Neher naît en 1914 à Obernai dans le Bas-Rhin puis la famille déménage à Strasbourg redevenue française en 1918. Son éducation développe en lui l'amour de la France. Dès l'âge de 22 ans, il enseigne l'allemand au collège de Sarrebourg et continue en parallèle d'étudier le judaïsme notamment à la yechiva de Montreux, en Suisse.
Il est mobilisé en 1939 et après la débâcle rejoint sa famille réfugiée à Brive-la-Gaillarde où il reprend l'enseignement avant d'être nommé à Lanteuil. Il fait partie de la communauté de David Feuerwerker, alors rabbin de Brive et de toute la région. Le 2 décembre 1940, il est chassé de l'enseignement de par le statut des Juifs décrété par le gouvernement de Vichy. Il est sensible à l'indifférence de ses collègues enseignants à cette injustice. Ceci le conduit, après la guerre, à abandonner ses études de la littérature allemande pour se tourner vers le judaïsme et la littérature juive.
Il épouse en 1947 Renée Bernheim avec laquelle il cosigne plusieurs ouvrages. En 1954, le rabbin David Feuerwerker introduit l'hébreu comme langue vivante au baccalauréat français, et fait passer cette épreuve, à Paris. À Strasbourg, André Neher remplit les mêmes fonctions[1]. En 1955, il est nommé professeur de littérature juive à l'université de Strasbourg et obtient l'enseignement de l'hébreu comme langue vivante par l'université française. En 1962, il publie avec son épouse L'Histoire biblique du peuple d'Israël puis Le Puits de l'exil. Après la guerre des Six Jours, il émigre en Israël, à Jérusalem. Cette émigration, par un intellectuel juif français de renom, est ressentie vivement en France comme en Israël, elle constitue une réponse aux propos du général de Gaulle qualifiant le peuple juif de « peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur » lors de la conférence de presse du 27 novembre 1967[2]. Il enseigne la pensée juive à l'université de Tel Aviv. Les Neher n'ont pas d'enfants et consacrent leur vie à l'enseignement, à la recherche, et à la publication de leurs travaux.
En 1993 a été créé sous l'égide du Fonds Social Juif Unifié un Centre de formation des maîtres et de cadres pour l'école juive portant son nom, puis rebaptisé depuis 2006 "Institut André et Rina NEHER".