ENFANT JUIF AVEC SON COSTUME DE CIRCONCISION

Besancenot, Jean

Numéro d'objet: 22437
Catégorie: Photographie
Technique: Photographie
Origine: Erfoud (Tafilalet)
Date: 1935
Support: Papier

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Enfant juif portant son costume de circoncision (fait dans une grande taille pou être potrer plus longtemps)à Erfoud dans le Tafilalet.

Historique:

La naissance d'une fille ne donne lieu qu'à une modeste cérémonie le jour du zebed habbat où un nom lui est donné.
Au contraire, la naissance d'un fils, qui est bruyamment et chaleureusement accueillie aux sons de barukh habba (sois le bienvenu) et de siman tov (bon augure), s'accompagne de nombreuses cérémonies. Chaque soir, depuis le jour de la naissance jusqu'à celui de la circoncision, parents et amis sont conviés à un tehdid. On y chante, mange et boit, on y raconte des histoires et des anecdotes, on joue aux charades et à des jeux de société. A minuit, les portes de la chambre se ferment; le cohen prend un glaive caché sous le matelas du bébé afin de le "protéger" des mauvais esprits, le pose sur l'enfant et prononce à trois reprises la bénédiction des cohanim: "Que l'Eternel te bénisse et te protège!".
Le troisieme jour, seules les femmes sont invitées à une fête, Et-tkhames. La sage-femme décore les murs de la chambre avec des dessins en forme de main, khemsa, contre le mauvais oeil. A la fin de la fête, chaque convive fait un don en argent, ghrama, à la sage-femme, qebla, et à son assistante, er-rafda.
La veille de la circoncision, lilt Eliyahu hannabi, nuit du prophète Elie, dans la chambre décorée de tapis et de foulards de soie multicolores, on dispose l'asianto, table recouverte d'un tapis sur lequel sont posés un couvre-Thora, deux chandeliers garnis de grandes bougies et des parfums pour la récitation du qidduch. Le père se fait couper les cheveux près du fauteuil du prophète Elie et ses amis donnent un ghrama au coiffeur.
Le jour de la circoncision, le père revient de la synagogue, accompagné de tous les fidèles, enveloppé de son talit (en semaine, il porte aussi ses tefillin). Les membres de la confrérie du prophete Elie, hevrat Eliyahu, ouvrent la cérémonie par des chants propres à cette occasion. Le parrainage est vendu aux enchères au profit de la confrérie, ou est racheté par le père qui offre ainsi a l'un de ses parents l'honneur de s'asseoir sur le fauteuil du prophète Elie.
Avant de procéder à la circoncision, on fait descendre l'accouchée de son lit. Revêtue de sa keswa l-kbira elle se rend jusqu'à la mezuza fixée au montant de la porte d'entrée, la baise et retourne à sa place.
I.a cérémonie se termine par un grand festin ouvert à tous, le repas du prophète Elie, se'udat-Eliyahu.

Hanania Dahan

Bibliographie:

Il y a plus de cinquante ans, l'auteur arrivait au Maroc pour la première fois avec le désir d'y réaliser une documentation sur le costume et la parure. Sa démarche était celle d'un artiste, dessinateur et peintre, au service de l'ethnographie, approche qu'il avait déjà expérimenté en effectuant une étude sur certains costumes régionaux en Europe. Il procédait donc à un relevé graphique minutieux de soixante costumes, s'attachant à constituer une documentation visuelle aussi complète que possible, tout en soulignant la dimension esthétique qu'un vêtement confère à ceux qui le portent.