MANUSCRIT
Shifhe Pessah
Numéro d'objet: |
21602 |
Catégorie: |
Objet cycle de l'année |
Technique: |
Encre |
Origine: |
Maroc Sud |
Date: |
XIXe |
Support: |
Papier |
Historique:
C'EST LE TEMPS DE NOTRE LIBÉRATION, zémane 'hérouténou.
Nous sommes libérés par Hachém, car nous n'étions pas capables de sortir de l'état d'assimilation à la splendide culture égyptienne qui tenait notre identité dans son carcan. Il y a eu la dimension de l'extermination organisée des Hébreux mais il y a eu également un autre aspect souligné par d'autres commentaires et par des enluminures au cours des âges. Comme en tous pays, cette assimilation avait de nombreux côtés bénéfiques et les juifs étaient appréciés (ainsi Moché avait accès auprès du Pharaon et ils purent sans difficulté demander à emprunter des vases précieux avant de partir dans le désert, ce qui témoigne de relations heureuses) mais il y avait également les persécutions terribles ; en 50 ans, les juifs connaissent toutes ces étapes mêmes dans les pays de la haute culture occidentale.
Que cette splendeur ait tourné finalement en cauchemar n'est pas le motif principal de la libération, c'est plutôt la suite logique de toutes les assimilations qui n'aboutissent ni à une greffe, ni à une intégration, ni à un rejet calme ; l'histoire juive est une répétition de ces paradis temporaires dans les valeurs des autres qui se terminent en cauchemar. Les Juifs y reçoivent, les Juifs apportent, les Juifs font connaître leur message et leurs dons, ils éveillent des étincelles qui se joignent à eux, mais tout cela n'est que transit. Et le temps passe et se perd.
Mistrayim, l'Egypte d'alors, était le summum de la coordination impériale des valeurs humaines de l'époque ; ce qui nous en reste et suscite encore l'émerveillement, peut nous faire comprendre la difficulté de proposer à une population intégrée de quitter pour l'inconnu, les promesses, et surtout pour... le désert... et en se basant seulement sur la foi dans le message des valeurs ancestrales et du pôle hypothétique d'Israël et de Jérusalem.
Tout cela est totalement actuel, tant sur le plan culturel, économique, que personnel. Bien des Juifs qui décident de monter en Israël ressentent mot pour mot chacun de ces versets. La Torah est historique, actuelle et perpétuelle.
Il n'est donc pas possible de diviser le monde entre mal et bien, comme si les autres étaient tout mal et nous tout bien, le problème est ailleurs : c'est celui d'une fidélité, d'un choix, d'une capacité d'être vrai chacun, aujourd'hui, face au message connu et transmis à nous par les générations, avec la tâche de le réaliser et de le passer aux générations suivantes avec notre contribution.