JUIVE D'ALGER (TITRE INSCRIT) JUIVE DE TANGER

Delacroix, Eugène

Numéro d'objet: 21503
Catégorie: Lithographie / Gravure / Eaux-Forte
Technique: Imprimé
Origine: France
Date: 1865
Support: Papier

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Dans le catalogue de la vente posthume de Delacroix, cette gravure est intitulée à tort comme Juive d'Alger avec une négresse, assise dans un intérieur. L'ambassade française, durant son séjour à Tanger, s'était vu attacher comme interprète un juif, Abraham Benchimol. Celui-ci mit Delacroix en relation avec toute la communauté israélite de la ville et lui permit même d'assister à une noce. Inspirée très certainement de cette célébration, la gravure représente une mariée juive en compagnie de sa servante, cloîtrée après avoir été richement parée, selon l'usage, dans une chambre obscure où elle devait rester, pendant la durée de la noce.

Un des évènements les plus marquants du séjour de Delacroix en Afrique du Nord, en 1832, fut une noce juive à laquelle il fut convié le 21 février et dont il nota dans un carnet conservé au Louvre les moments les plus pittoresques. A partir de ses notes et de quelques croquis, il composa en 1841 une toile qui figura au Salon sous le titre Noce juive dans le Maroc (Paris, musée du Louvre). L'année suivante, Delacroix raconta dans un article publié dans le Magasin pittoresque tous les détails de la cérémonie.

La position impassible de la Juive, celle de la servante assise contre le mur, certains objets du décor se retrouvent dans une aquarelle montrant un Maure rendant visite à une mariée juive entourée des membres de sa famille (collection particulière). Mais en cadrant l'eau-forte sur la seule figure de la mariée et de sa servante, Delacroix a conféré au sujet une portée noble et intemporelle, allant bien au-delà de l'anecdote et du pittoresque.

Une femme en costume de mariée est assise, pensive. Une servante maure, assise par terre, lui tient compagnie, le regard dirigé vers elle.
le titre est erroné et devrait être : "Juive de Tanger". Le titre "Juive d'Alger" remonte à la vente après décès, en référence à la visite de Delacroix dans un harem de cette ville.
Iconographie : pendant la noce, la mariée était traditionnellement confinée dans une pièce obscure où l'on venait lui rendre hommage. Elle est la face cachée de la peinture "Noce juive" (musée du Louvre)

A 18 ans il entre dans l'atelier de Guérin,mais se révèle vite rebelle à l'enseignement académique.Il est fortement influencé par Géricault.Ses premiers tableaux orientalistes sont exécutés d'après des récits de voyageurs.Il effectue un voyage qui sera un tournant de sa vie:Il part au Maroc en 1832 et recueille ses impressions dans des carnets de croquis à une époque où il était très difficile d'obtenir des musulmans qu'ils acceptent de poser.Il aurait même réussi à obtenir une visite au harem du raïs du dey d'Alger; visite qui serait à l'origine du célèbre "Femmes d'Alger dans leur appartement." Ses tableaux sont balayés par un puissant souffle romantique où alternent l'élégance et la fougue,la langueur et la férocité.Il est fait académicien,succédant ainsi à Paul Delaroche.

Bibliographie:

Sephardic journey.p.317,n°508.
Cahier d'études maghrébines. p.117.
Rubens, jewish iconography: 40 + sup.p13
Rubens II pl.1707-Rubens III pl.83-RubensIV pl.82
Dictionary of painters in Tangier: p.102
Neumark collection p. 310