COFFRET À BIJOUX
Coffret à bijoux
Numéro d'objet: |
21345 |
Catégorie: |
Artisanat |
Technique: |
Argent et Or |
Origine: |
Meknès |
Date: |
1800 |
Support: |
Metal |
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Boite dont l'intérieur est en bois peint de couleur naturelles
les parois exterieures sont en métal avec incrustation de fil d'or et d'argent.
Historique:
Le damasquinage est bien connu actuellement, car il s’est diversifé y a plus d’un demi-siècle pour l’ornementation de toutes sortes d’objets destinés essentiellement à la clientèle touristique, palts, vases, statuettes en fonne d’animaux. Cette technique était originellement pratiquée par des juifs, ce dont certains membres actuels de la profession, qui compte plusieurs ateliers à Meknès, ont gardé le souvenir. Selon l’un d’entre eux, fils d’un ancien amine ou syndic de la corporation et petit-fils de damasquineur, ce serait un aritisan juif qui aurait rapporté de Damas le modèle particulier des étriers marocains et leurs techniques de décoration, car il en existait deux, le damasquinage et le placage de feuilles d’argent gravées. Ces précisions apportées spontanément sur des objets dont la fabrication était déjà abandonnée avant la naissance de l’interviewé incitent à leur ajouter foi, ainsi que la datation prudente qu’il a avancée : « il y a plus de cent cinquante ans». .. pour spécifier ensuite que les juifs ne sont pour rien dans la création des objets artistiques damasquinés qui font de nos jours la renommée de Meknès. Les pièces à damasquiner avec de l’argent sont façonnées en fer et soigneusement limées jusqu’à être parfaitement lisses. Puis toute la surface est finement et profondément striée à l’aide d’une lame acérée qui est passée dans deux directions perpendiculaires ; l’objet devient alors briant et râpeux à cause des arêtes saillantes qui séparent les stries. L’exposition à un chalumeau donne à la surface une couleur bleu sombre irisée. À l’aide d’un petit marteau, l’artisan a pplique alors prestement un fil d’argent positionné selon le dessin qu’il a en tête ; l’argent, métal tendre, s’incruste dans les creux où i1 est maintenu par des barbes de fer rabattues par le martelage. Après un nouveau chauffage, la surface est alors polie avec un outil d’acier en forme de lame épaisse à extrémité légèrement bombée et incurvée ; aucun relief n’est plus perceptible ensuite sous le doigt. Du temps du père de l’interviewé, ce polissage s’exécutait avec un caillou dur appeé « pierre de Damas », que l’instrument d’acier a remplacé, Pour la finition, un passage à la forge permet de donner au fer une couleur noir anthracite uniforme, sur laquele se détache en blanc brillant le décor.
Marie-Rose Rabaté
André Goldenberg
Bibliographie:
Goldenberg et Rabaté;Arts et Cultures du Maroc p.130 et 218
Artisans de la Mémoire n°186